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10 conseils pour une bonne utilisation de l’IA en entreprise
L’intelligence artificielle s’impose aujourd’hui comme une alliée incontournable dans le monde de l’entreprise. Bien utilisée, elle peut devenir un levier stratégique majeur : gagner en productivité, réduire la charge mentale des équipes et clarifier les processus. Mais pour que l’IA soit réellement un atout, il faut aller au-delà de la formation des collaborateurs. Il est essentiel de définir une stratégie claire, de mettre en place un cadre adapté et d’identifier des cas d’usage pertinents.
Dans cet article, je partage avec vous 10 conseils pratiques pour une bonne utilisation de l’IA en entreprise, afin d’en tirer tout le potentiel et d’éviter les pièges les plus courants.

Matthieu Corthésy
Directeur OUTILIA
1. Définir des objectifs clairs et alignés sur les besoins de l’entreprise
La première erreur que commettent beaucoup d’entreprises est de vouloir déployer l’intelligence artificielle simplement parce que « tout le monde le fait », sans objectif précis.
L’IA pour l’IA n’a pas d’intérêt en soi : c’est même souvent une perte de temps.
Pour être réellement utile, l’IA doit répondre à des besoins concrets. Cela implique d’identifier en amont les problématiques de l’entreprise et d’évaluer comment l’IA peut contribuer à les résoudre, tout en s’intégrant dans les processus déjà en place.
Ce travail repose sur deux niveaux complémentaires :
- La direction : elle doit avoir une vision claire et donner un cadre stratégique, afin d’aligner les initiatives IA sur les priorités de l’entreprise.
- Les équipes : elles doivent être impliquées et invitées à remonter des idées de cas d’usage pratiques, issues de leur quotidien.
En résumé, définir des objectifs clairs et partagés est la condition pour que l’IA devienne un véritable levier de performance, et non une simple expérimentation gadget.
2. Définir un cadre : la Charte IA
Lorsque j’accompagne des entreprises ou des institutions, la première question que je pose est : avez-vous une charte IA ? Dans 75% des cas en Suisse, la réponse est négative. Pourtant, une charte IA est un élément clé pour réussir l’intégration de l’intelligence artificielle.
Elle joue plusieurs rôles essentiels :
- Pour les équipes : elle donne un cadre clair. Sans charte, beaucoup d’employés hésitent à utiliser l’IA, ou le font en cachette, par peur de ne pas avoir le droit. La charte permet d’encourager un usage assumé et responsable.
- Pour la direction : elle constitue un outil stratégique. Elle permet de poser une vision, de définir les usages à privilégier et de cadrer l’utilisation de l’IA en fonction des priorités et des risques de l’entreprise.
Mettre en place une charte IA, c’est donc à la fois sécuriser, encourager et aligner l’utilisation de ces outils dans toute l’organisation.
Pour ne pas partir de zéro, vous pourrez vous inspirer de la Charte IA qui va être publiée sur notre blog ces prochains jours.
3. Identifier les cas d’usage
L’une des étapes clés pour une bonne utilisation de l’IA est d’identifier les cas d’usage pertinents dans l’entreprise. Ce sont les équipes, au plus près du terrain, qui peuvent faire remonter ces besoins. Mais pour cela, elles doivent être encouragées à expérimenter et à développer leurs compétences, afin de tester l’IA dans leur quotidien professionnel.
Parmi les usages simples, mais à fort impact, on peut citer :
- le résumé automatique d’un document,
- la traduction rapide d’un texte,
- la reformulation d’un e-mail,
- l’adaptation du ton d’un message (plus professionnel, plus naturel, plus direct, etc.).
Ces cas d’usage constituent d’excellents points de départ, car ils permettent de réduire immédiatement la charge mentale des collaborateurs.
L’IA ne remplace pas leur travail : elle sert plutôt de coup de pouce pour avancer plus vite et alléger la pression des tâches répétitives.
4. Formuler des prompts précis pour de meilleurs résultats
Un « prompt », c’est tout simplement la requête que vous adressez à une IA comme ChatGPT pour obtenir une réponse. La qualité du prompt détermine en grande partie la qualité de la réponse.
Il existe différentes techniques pour améliorer ses prompts. L’une des plus efficaces consiste à être précis sur plusieurs points :
- L’action : quelle est la tâche exacte que vous demandez à l’IA ?
- Le contexte : qui vous êtes, quel est votre objectif, quels sont les éléments importants à prendre en compte.
- La tonalité : le style ou le registre attendu (formel, naturel, professionnel, …).
- L’identité : préciser le rôle que l’IA doit jouer (ex. : un formateur, un conseiller RH, un consultant marketing, …).
- Le format : indiquer la forme de la réponse attendue (ex. : un tableau, une liste à puces, une limite de mots).
C’est ce que je résume dans la méthode ACTIF : Action, Contexte, Tonalité, Identité, Format.
L’important n’est pas d’accumuler des « prompts magiques », mais d’apprendre à dialoguer avec l’IA. En affinant progressivement vos requêtes et vos consignes, vous obtiendrez des réponses de plus en plus utiles et adaptées à vos besoins.
5. Respecter la protection des données
Respecter la protection des données est un enjeu majeur lorsqu’on utilise l’IA en entreprise. En Suisse, la nouvelle loi sur la protection des données s’applique, et en Europe, c’est le RGPD qui encadre ces usages.
Il faut comprendre que tout ce qui est saisi dans la version gratuite de ChatGPT peut être utilisé pour entraîner le modèle. De plus, ces données sont stockées sur des serveurs situés aux États-Unis, ce qui peut poser des problèmes de conformité et de sécurité.
Pour limiter les risques, il est essentiel de classer les informations en fonction de leurs 4 niveaux de confidentialité :
- Données publiques : informations déjà disponibles (impact faible en cas de fuite).
- Données internes : communications ou directives internes, qui ne devraient pas sortir de l’entreprise (impact modéré).
- Données confidentielles : informations personnelles, RH, données sensibles (impact élevé, risques légaux).
- Données secrètes : brevets, informations sous embargo ou stratégiques (impact catastrophique, à ne jamais soumettre à une IA publique).
Cette classification simple permet de savoir immédiatement si une information peut être utilisée avec un outil d’IA externe, ou si elle doit rester strictement protégée dans un cadre interne et sécurisé.
6. Rester réaliste sur les résultats de l’IA et de ChatGPT
L’une des limites majeures de l’IA est le phénomène des « hallucinations » : des réponses inventées, mais présentées avec assurance. ChatGPT, par exemple, cherche avant tout à vous plaire. S’il doit choisir entre être exact ou répondre de manière qui semble cohérente et satisfaisante, il privilégiera souvent la seconde option.
C’est pour cette raison qu’il est essentiel d’adopter une posture critique. Ne prenez jamais une réponse de l’IA pour argent comptant. Beaucoup d’utilisateurs commettent l’erreur de faire confiance simplement parce qu’une information est écrite par l’IA, alors que celle-ci peut être erronée.
La clé est de rester expert de votre domaine : déléguez à l’IA des tâches dont vous pouvez contrôler le résultat et gardez toujours la responsabilité des décisions finales.
L’IA est un support, pas une autorité.
7. Exemples de tâches à déléguer à l’IA
Une étude menée par Harvard a identifié les principales tâches que les professionnels délèguent à l’IA, aussi bien dans un cadre professionnel que personnel. Sans surprise, beaucoup concernent des tâches administratives : traduction, création de formules Excel, rédaction de lettres, procès-verbaux ou encore génération de modèles.
L’IA est également très utilisée pour la génération d’idées, les sessions de brainstorming, la rédaction de brouillons d’e-mails, l’ajustement du ton ou encore la reformulation de textes. C’est un véritable partenaire de travail créatif.
Côté éducation, on retrouve l’explication de concepts, la préparation d’argumentaires ou la création de quiz personnalisés.
Dans la sphère privée, l’IA peut aussi être un allié pratique : organisation de voyages, élaboration de recettes, ou encore création d’histoires pour enfants.
Enfin, l’analyse de données reste encore un usage limité aujourd’hui en raison des contraintes techniques, mais c’est un domaine en plein développement qui prendra de plus en plus d’importance dans les prochaines années.
Administratif
- Traduction
- Formule Excel
- Résumer un document
- Rédiger une lettre
- PV de séance
- Générer des modèles
Création
- Générer des idées (sparring partner)
- Éditer un texte
- Brouillon d’email
- Ajuster le ton
- Critique constructive
Éducation
- Expliquer un sujet
- Quiz sur mesure
- Préparer un argumentaire
Loisirs
- Organiser un voyage
- Recette de cuisine
- Histoire pour enfants
Analyse
- Analyse de données
- Commentaires sur les données
8. Utiliser les bons outils
Une étude du MIT a montré que 95% des projets IA axés sur les outils n’étaient pas satisfaisants et pouvaient être considérés comme des échecs. La raison principale tient souvent à des attentes trop élevées et à des projets mal calibrés.
Cela ne signifie pas que l’IA n’est pas utile. Au contraire, son potentiel est énorme, mais il doit être exploité de manière pragmatique. La clé est de partir de cas d’usage concrets, définis avec les équipes, et toujours alignés sur les besoins réels de l’entreprise.
Le rôle du manager est central dans cette démarche : il doit accompagner ses collaborateurs, les aider à monter en compétences et identifier les situations où l’IA apporte une réelle valeur ajoutée. Avant d’investir dans de nouveaux outils, c’est ce travail de fond qui constitue le premier levier d’une adoption réussie de l’IA.
J’ai d’ailleurs rédigé un article où je partage 5 outils IA que les managers peuvent facilement intégrer dans leur quotidien.
9. Former les dirigeants et les équipes
Dans mon expérience auprès d’institutions variées, j’ai constaté un facteur décisif : lorsque les cadres et les dirigeants sont bien formés à l’IA et disposent d’une vision claire de ce qu’ils peuvent en faire, l’impact est immédiat sur les équipes et sur l’adoption de ces outils.
Autrement dit, si vous ne deviez investir que sur un seul levier, ce serait celui-ci : accompagner et former les dirigeants et managers à l’usage de l’IA. Leur rôle est stratégique, car ce sont eux qui donnent l’impulsion, définissent le cadre et inspirent les collaborateurs. Sans leur engagement, l’intégration de l’IA reste souvent timide, voire superficielle.
Les équipes quant à elles, une fois formées à l’IA, réussissent mieux que les autres. Elles gagnent en productivité, en temps, en idée et ont leur charge mentale diminuée.
10. Pistes pour bien utiliser l’IA en entreprise
La meilleure façon d’intégrer l’IA en entreprise est d’avancer progressivement, en continuant à se former et à tester.
Pour vous aider, j’ai réalisé une vidéo d’une quinzaine de minutes qui reprend la plupart des points présentés dans cet article et les développe avec davantage de détails et d’exemples.
C’est un excellent point de départ pour mieux comprendre comment l’IA peut s’intégrer dans vos processus, et pour donner à vos équipes les bases nécessaires afin d’en tirer une réelle valeur ajoutée.
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